De fins cheveux blancs s’amoncellent sur le sol du salon de coiffure de l’IFP de Bains, ce jeudi matin. Au détour des miroirs, on aperçoit le sourire de Marie-Claire, Marguerite, ou encore Lutetia. Cette dernière souhaiterait du « rose ou du bleu » pour sa mèche de couleur. Il y a aussi Noélie, 101 ans. Les quatre résidentes de l’Ehpad Saint-Jacques de Saugues ont fait jeudi dernier un bon en arrière, ou plutôt un retour vers l’avant, vers la vie… « Je suis très contente, ça me plaît de me faire chouchouter », lance Lutetia, qui autrefois était mannequin pour les Nouvelles Galeries et qui avait l’habitude de manipuler sa chevelure dans un sens ou dans un autre. « J’ai tout fait, de la tresse au chignon », glisse-t-elle. Ces moments à prendre soin de soi deviennent souvent trop rares alors que les années s’égrainent.
De ce constat est née l’idée de Maud Pérault, infirmière dans le Maine-et-Loire, de créer un concours national de coiffure qui associe des CFA et des Ehpads. L’IFP de Bains et l’établissement de Saugues ont dit « oui tout de suite », explique Audrey Pailhes, l’animatrice de la maison de retraite. Les apprenantes en esthétique se sont jointes à ceux de la formation coiffure pour une petite parenthèse enchantée. « Je ne suis jamais allée chez l’esthéticienne », fait remarquer Lutetia. La scène se déroule sous le regard bienveillant des formatrices. « C’est un échange très riche. Nos élèves auront peut-être affaire à ce public dans leur futur métier, c’est un vrai exercice avec une autre approche à avoir », note Cindy Furnon, formatrice.
Ce moment suspendu terminé, place à la photo “après” qui ira avec un autre cliché “avant” pour que les votants puissent faire leur choix sur internet. Car oui, il y a bien un titre de miss grand-mère en fête à décrocher. L’ouverture des votes aura lieu le jour de la fête des grands-mères, le 3 mars prochain. Pour suivre le concours rendez-vous sur la page « Concours de coiffure nationale nos grands-mères en fête ». D’ici là, quatre autres résidentes volontaires sont conviées à l’IFP de Bains jeudi 8 février.
Julien Vaurillon